Début octobre

Octobre, le mois du rougegorge !ROUGEGORGE

Le début d'octobre est souvent doux dans la moitié sud, et on voit encore beaucoup d'insectes : de grosses libellules, des abeilles, des syrphes, et même un xylocope violet dans les fleurs des cosmos. Et le soir, on entend les douces stridulations des grillons d'Italie, moins rapides et énergiques qu'en été. Ils semblent un peu engourdis. 

On entend aussi quelques chants d'oiseaux, et d'abord celui du rougegorge, toute la journée. Il chante haut et fort, avec ardeur, comme fièrement, pour tenter de repousser les rivaux qui envahissent son territoire ! On entend aussi ses cris : un tsiih pointu et répété, et des séries de tic-tic-tic qui s'accélèrent en roulements de tigidictictic. Les rougegorges de chez nous sont sédentaires, et par nature très territoriaux. De plus, ils ont mauvais caractère ! Or, en octobre arrivent des milliers de rougegorges du Nord, de Scandinavie, de Russie, qui viennent passer l'hiver en Europe tempérée. Il y a donc beaucoup de discussions, voire d'engueulades et de poursuites, pour des histoires de territoires et de propriétés privées. Mais chacun finira par trouver sa place.

D'autres oiseaux étrangers (et sans papiers !) nous envahissent : ce sont pour la plupart des petits passereaux qui fuient les rigueurs de l'hiver et le Nord de l'Europe : des verdiers, chardonnerets, bruants, linottes, mais aussi des buses, des grives, des étourneaux… Les vols d'étourneaux, qui rassemblent des milliers d'individus, sont parfois vraiment spectaculaires. Des canards arrivent aussi du nord chaque nuit sur les plans d'eau et les rivières. Des grives en migration se font entendre un peu partout. Leur cri est une sorte de trriiitt…frriiit… J'ai aussi entendu le joli chant des alouettes lulu au-dessus des prairies, toute la matinée et aussi l'après-midi, et celui des bruants zizi dans la campagne. Des cris, et même des strophes de chant du grimpereau des jardins. Au village, les rougequeues noirs chantent encore sur les toits. BRUANT ZIZI

En fin de journée, des bandes de corneilles quittent les vallées pour venir dormir dans les bois des premières pentes. Elles montent à grand renfort de croassements. Les cris de rassemblement, très bruyants, durent environ 10 minutes, puis le silence revient.

Le soir, chant des hulottes et du hibou grand-duc dans les endroits rocheux, les gorges. Je l'ai entendu qui commençait à chanter dès 16 heures. C'est un chant simple, et très grave : Houoh ! répété toutes les 6 ou 8 secondes. On dirait un gros chien.

Les salamandres

Une observation insolite au jardin, un soir vers 19 h 30, à la nuit tombante. Deux salamandres s'enlacent au sol, elles semblent se bagarrer mollement, corps à corps, roulent l'une sous l'autre, basculent, tombent, se tortillent puis s'enlacent à nouveau, et tout ça au ralenti. C'était sans doute le prélude à un accouplement, le mâle essayant de se glisser sous la femelle, ce qui n'a pas l'air évident. Ensuite, lorsqu'ils ont trouvé la bonne position, la femelle sur le dos du mâle, l'accouplement dure 15 à 30 minutes. Tout va lentement chez les salamandres ! La femelle ira bientôt pondre dans l'eau claire d'un ruisseau ou d'une fontaine, 12 à 30 petites larves brunes de 25 à 35 mm, bien formées, avec des branchies. Après quelques mois, ces larves vont se métamorphoser en petites salamandres jaune et noir. Ces jeunes adultes quittent alors l'eau définitivement pour s'installer dans les bois.  

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